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Nevado Copa, premier 6000!

Et voilà la barre des 6000m franchies! Mardi matin a 7h30, nous nous trouvions ainsi que nos skis au sommet du Nevado Copa, 6180m au dessus du niveau de la mer! Avec Arthur, nous nous disions que les sacs étaient beaucoup trop légers à l'Ishinca, alors nous avons cette fois décidé d'emporter tout le matos de ski pour aller faire quelques virages sur ce beau sommet! Nous nous en tirons avec le meilleur ratio ski/portage de tous les temps, puisque nous avons eu nos skis sur le dos pour au moins 2800m de dénivelé, et aux pieds pendant 1200m de descente! D'ailleurs Arthur a décidé de rajouter un peu de piment à l'affaire, en tombant malade la veille du départ, puis le jour du sommet! Nous vous passerons les détails de ce qui se passait dans son ventre, c'était pas joli joli....

Bref, tout commence dimanche par une sympathique mise en jambes de 1600 mètres avec 30 kg sur le dos et la pluie sur la gueule, pour atteindre notre premier camp aux abords du lac Jahiacocha à 4600m ( enfin quelque chose comme ca, de toutes facons tous les lacs du Perou ont le meme nom!)..On aurait mieux fait de rester à la messe! Avant cela, nous sommes tombés sur un conducteur de bus collectivos de très mauvaise volonté, n'acceptant pas nos skis malgré nos explications "on paye 2 sieges en plus blablabla", rien n'y fait, on prendra le taxi ! Nous expliquons aller à Vicos, notre village de départ, pour aller faire le Copa. Celui-ci décide donc de nous emmener à Copa, le village! Après au moins 30 min de dialogue de sourd, le taxi étant persuadé de nous aider, et ayant réveillé (il est 5h du matin) un pauvre péruvien pour lui demander de dire qu'il a raison, nous parvenons à Vicos!

Gorilles dans la brume!

Des sacs toujours plus gros pour aller toujours plus haut

Camp 1 (oui oui on se la pete)

Le lendemain, l'idée est de remonter le camp à 5200m pour s'acclimater! Vous allez dire, pouah 600m dans la journée c'est de la tarte! Mais mine de rien, chargés comme des mulets, et avec l'altitude, il nous faudra 4h pour parvenir au camp, via un couloir de neige un peu moisi...Le réchauffement climatique aura tot fait de transformer ce couloir soi-disant skiable en tas de caillou! Nous arrivons donc à notre emplacement de camping, un bel eperon rocheux au milieux du majestueux glacier du Copa. Pour une fois il fait grand soleil, ce qui donne à l'endroit des airs de fournaise ! Il faut presque mettre les lunettes de soleil à l'interieur de la tente... Et nous passons donc laprès-midi â dormir et nous hydrater, anticipant la bambée du lendemain!

Camp 2 sur un bel eperon rocheux

Le lendemain, mardi 2 mai, à 1h du matin, le ciel est étoilé, les lumières de la vallée brillent loin en dessous de nous et nous sommes motivés malgré nos ventres ballonnés. Nos excuses pour ces détails triviaux, mais il faut croire que l’état de nos systèmes digestifs conditionnent notre humeur de la journée au même titre que la météo ou les conditions de neige… C’est donc d'un pas lent (très lent car nous avons appris à ne plus forcer en altitude) que nous commençons à gravir la large arête parsemée d’énormes crevasses qui mène au sommet. L’avantage de cette technique est qu'on ne s’essouffle pas, ou moins en tout cas. Par contre pour l'impression d’efficacité à la montée, on repassera. Et pas question de se réchauffer avec un rythme pareil ! On découvre que tous ces vêtements qu'on a dans nos sacs peuvent être portés simultanément en plein effort physique. Des bonshommes Michelin sur skis, voilà à quoi ressemblent les membres de La Voix des Cimes.

Coucher de soleil...

Parfois, une portion plus raide nous oblige à chausser crampons et à laisser les skis sur le sac. La neige est dure et porte plutôt bien. Tant mieux car il faut parfois s‘engager sur quelques ponts de neige au dessus de crevasses béantes. Quelques pas rapides à marcher sur des œufs et on peut cracher nos poumons une fois de l'autre côté. Alors que l'ascension s’étire en longueur, le jour pointe son nez, illuminant les sommets environnants d'un éclat orangé. Le moment le plus beau et le plus froid de la journée sûrement ! Alors que nous n'avons pas l’impression d'avancer, le sommet arrive soudainement devant nous et nous réalisons que nous sommes a 6160 ! Nous ne monterons pas les 20 derniers mètres, cornichés à souhait, et nous affalerons en même temps, fatigués et heureux. Le souffle est court mais la vue est sublime. C'est notre premier 6000 !!! Mer de nuage et cimes enneigées, bous sommes seuls sur la montagne.

Et...lever de soleil!

On the ridge

Clair obscur sur les pentes terminales

Vient le temps de la descente, tant attendue après avoir tant porté. 1h de descente pour 2 jours et demi de montée, le ratio est toujours intéressant… Mais c’est l’ambiance qui compte, peu importe le portage. Le style est saccadé, comme notre respiration. Pas facile le ski à 6000… Les crevasses se négocient bien en descente dans de la neige plutôt froide mais pas en abondance comme le pensaient les guides d'Huaraz. Skier perdus si haut dans le ciel a quelque chose de magique. Nous en profitons, d'autant que la descente va tourner au calvaire pour Arthur.

De retour au bivouac, il est à peine 8h passé, le temps pour une sieste au soleil matinal ! Nous redescendrons au lac de la veille vers 10h seulement, avec l'estomac qui proteste de plus en plus. S'ensuit une descente pourrie en désescalade sur neige raide au milieu des rochers. Boyaux qui partent en vrille, cailloux qui commencent à dégringoler sous l‘effet du soleil, l'ambiance est moisie. Pour ma part (Arthur), je ne pourrai pas raconter cette descente de manière objective. Perclu de douleur, incapable de penser, je suis passé en mode survie pendant les 3h qu’ont duré cette descente abominable. 3h pour 400m, presque autant qu’à la montée ! Un pied après l'autre, j'ai suivi Corentin qui a dû m'attendre bien longtemps alors que je restais prostré sur les rochers. Chaque pas constituait une épreuve de plus et quand enfin nous sommes arrivés près du lac et que Corentin s'est proposé pour porter mon sac, ce fut le signal du grand relâchement. Vomi sur vomi, je me suis traîné jusqu'au camp et me suis recroquevillé en boule dans l'herbe qui sentait la bouse de vache. À peine si j'avais conscience de Corentin qui s'activait pour monter la tente, gonfler mon matelas, me passer ma doudoune… En un instant, je me retrouvais dans mon duvet, prêt à dormir d'une traite jusqu’au soir. Sans Corentin qui m'a harangué tout du long pour me faire me relever, pour m'installer la tente et pour me faire manger, je crois que j'aurai passer un sale quart d'heure à dormir dans un trou de rocher humide et dur. Merci Corentin, sacré compagnon de cordée !

A 6180 metres au dessus de la mer!

A 18h, allongés dans la tente à 4600, nous avons du mal à réaliser que nous étions à 6160 à 7h du matin. La journée a été trop dense pour pouvoir reconstituer tous les éléments. La redescente du lendemain augure d'une bonne journée, sans maladie et avec un grand soleil. Huaraz a vu le retour de deux gringos affamés qui se sont précipités sur la raclette et la fondue au chocolat du resto français ! Encore un choix judicieux après ces maux de ventre, mais vous savez que La Voix des Cimes se garde bien d’être trop sage.

Ce premier 6000 fut tout à la fois un émerveillement et un cauchemar sur la fin (pour Arthur du moins). Skier le Copa, un instant magique qui nous a beaucoup appris. Notamment qu'on ne va pas en montagne avec la tourista !

Prochaine étape ? Continuer à skier en haute altitude en attendant les conditions pour le Huascaran, l'Alpamayo et consorts… Nous sommes trop tôt dans la saison et on dirait même que nous apprenons les conditions aux guides d'Huaraz, qui n'ont pas encore eu l’occasion d'amener des clients sur les sommets.


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