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Du Canada au Perou

Fabuleux, vivant, poétique, coloré...sont autant d'adjectifs nous sautant a la tête au Perou : on pourrait passer des jours entiers a décrire toutes les émotions que l'on éprouve en découvrant le continent sud-américain! Nous avons atterri le 11 a Lima, capitale tentaculaire, fourmillant de ses 10 millions d'habitants...et les aventures ont commencé sans attendre, puisque au moment de récuperer les bagages, le sac d'Arthur manque a l'appel!

Mais avant de raconter nos premières peripéties en terre latino, il nous faut clore le chapitre canadien! Apres la wapta traverse en compagnie de Gilles, nous avons encore une fois saisi une belle opportunité en allant grimper en Colombie-Britannique avec Michael et Gabrielle...Ceux-ci nous proposent de nous faire découvrir la sympathique falaise de Lakit Lake, et nous acceptons immédiatement : a présent, c'est le printemps et l'idée de tater du caillou canadien, au soleil qui plus est, nous motive grandement! Trois heures de voiture (eh oui les "courtes distances" canadiennes!), sur une belle route se frayant un chemin entre les montagnes, nous conduit non loin de Cranbrooke! On se croirait un peu au pays des cows-boys! Le site de grimpe est une petite perle locale : une aire de camping gratuit au bord du lac, avec des grandes tables de piques-niques, et de quoi se faire de beaux feux de camp tous les soirs! L'acces a la falaise est infinitesimal, meme le falaisiste le plus faineant parviendra sans doute au bout des 100 metres a plat conduisant au pied des voies! Le rocher est un beau quartzite orangé, solide et adherent, et il y a des voies pour tous niveaux entre 5a et 8c!

Mickael est un bon grimpeur, il enchainera deux 5.13a au cours de ces trois jours, c'est a dire deux 7c+ en cotation française! Sa copine Gabriela n'est pas en reste, et viendra a bout d'un 7a en dalle, pas mal pour une reprise! Ces jours de grimpe au soleil sont une vraie benediction apres tout ce mois passé dans le froid canadien, d'autant que nous ne grimpons pas si mal après toute une semaine de ski, et plusieurs mois sans vraiment faire d'escalade sportive...nous ramenerons dans notre besace quelques beaux 6c en fissures, plusieurs 7a dalleux, un 7b+ en toit, et les 7c+ ne sont pas loin de passer a la casserole également!

Chaque soir, un bon petit repas en commun et un grand feu réchauffent l'atmosphère!

Notre supposé dernier jour de grimpe n'en sera pas un, il pleut, mais la journée n'en fut pas moins mouvementée : en effet, la voiture de nos comparses ne démarre plus, la batterie est morte...Nous la redémarrons facilement avec notre propre voiture et les cables... Cependant Mickael, sans y prendre attention fait se toucher les pinces alors que leur moteur tournait toujours ! Resultat, un arc électrique peu encourageant, et une voiture qui fait le stroboscope! Finalement, la depaneuse arrive, tourne la clé et le moteur redemarre comme par magie...Bon on va dire que l'on s'y connait mieux en montagne qu'en mecanique!

Apres ces péripéties, il est bientôt temps de partir du Canada... Nous passerons toute une journée à faire des formalités toutes plus intéressantes les unes que les autres : expedier notre corde coupée, remplacer les baskets et matelas troués, laver la voiture (eh oui!)... Mais ce ne sont que des choses que l'on ne fait jamais en France, surtout laver la voiture, et puis le voyage c'est fait pour expérimenter de nouvelles pratiques! Rendez-vous dans 40 ans pour le nouveau tour du monde de la voix des Cimes, un tour u monde des carwash!

La montagne et l'entrainement ne sont cependant jamais loin : pas une journée sans au moins aller grimper, ou courir jusqu'a l'un des nombreux sommets dominant Canmore! Nous prendrons notre revanche sur le Harling qui nous avait repoussé avec un metre de neige fraiche sur toute la montagne! Cette fois-ci nous sommes accueillis par un sentier entierement recouvert de glace, sur 900m de denivelé, et du givre en gros grains posé sur de la mousse en dehors! Chaque pas, je dis bien chaque foutu pas, eqt une glissade! Evidemment nous n'avons pas pris nos batons,et nous sommes en baskets moisies, c'est don peniblement que nous arrivons au sommet, où se succèdent averse de neige et grand soleil en moinq de 20 minutes! La descente est effectuée integralement sur notre posterieur, nous freinant avec les branches des sapins!

Le lendemain, c'est notre dernier jour a Canmore...Et ca tombe bien, c'est egalement l'anniversaire de Lyen et Petrouchka, deux des innombrables formidables rencontres faites dans cette ville! Eh oui, a présent, nous connaissons chaque habitant du lotissement "behind save on foods" ...enfin toutes les voitures et camping-car squattant le parking du supermarché! Le soir, nous avons donc prévu une bonne grosse fête, chez Gemma évidemment! Mais avant ca, il nous faut cracher un peu nos poumons : nous partons faire le sommet de la "Heart moutain" en scrambling, c'est à dire en randonnée où il faut poser les mains... Nous sommes avec Gemma et Alastair, et toute l'équipe part à fond de balle, en essayant de toujours suivre les passages les plus difficiles! Nous nous retrouvons ainsi a grimper des passages en dalle, où nous decouvrons ebahis des spits au sommet...Alastair la machine nous laisse collés au sentier, et nous arrivons penauds quelques minutes derrière lui, mais contents de finir cette aventure canadienne avec une derniere montagne locale! Ici, il y a au moins une vingtaine de montagnes parfaites pour courir,bien identifiées, avec à chaque fois entre 800m et 1500m de denivelés: un vrai petit paradis pour trailers!

Nous passons le reste de la journée à faire des pizzas et des gateaux pour la fête du soir, qui est l'occasion de se dechainer un peu avec toutes ces personnes devenues des amis, et que l'om espère revoir en France ou pour un autre voyage!

Et nous revoilà parti pour Calgary : la grisaille et les chutes de neige ne nous seront pas épargnées! Nous rendons notre belle dodge blanche, et sans frais de nettoyage s'il vous plait, malgré plus d'un mois à dormir dedans, manger dedans, entreposer nos chaussures boueuses...Un grand succès! Et nous revenons là où l'aventure canadienne a commencé! Chez notre merveilleuse couchsurfeuse Courtney! Un dernier burger canadien, une bonne comédie sur hitler ("er ist wieder da" pour les interessés), quelques heures de sommeil, et nous voilà à l'aeroport, où le sac d'Arthur a un peu trop grossi...sans doute la poutine quebecoise! Après quelques négociations, nous partons pour Houston! Le vol pour Lima tarde un peu, au moins le temps d'un film...mais ce n'est que le début de nos aventures avec United airlines...

Ça y est, nous voici au Pérou ! Clairement une de nos destinations les plus éxotiques, loin du monde anglo-saxon que nous n'avons pas quitté depuis notre départ. Et pour nous mettre dans le bain, rien de mieux que des soucis d’aéroport ! Bagage qui n’arrivent pas sur le carrousel, dépôt de réclamation, fouillis administratif… Nous sommes bons pour visiter Lima un peu plus longtemps que prévu. Rien de plus agréable lorsque c'est Mayo qui héberge ! Rencontré via Couchsurfing, Mayo habite Chorrillos, un quartier de Lima, et il sera aux petits soins pour nous du début à la fin de notre séjour. Et heureusement parce que sans lui, nous aurions été franchement perdus. Passer de l’anglais à l’espagnol n'est pas si facile et il nous faudra quelques jours pour nous souvenir des quelques leçons prises l'an dernier. Avec Mayo, nous visiterons pendant deux jours les quartier de Barranco, Miraflores et du centre de Lima. Sur les conseils de notre hôte, nous restons dans les quartier touristiques. Lima est immense par rapport à tout ce que nous avons visité auparavant et beaucoup des autres quartier restent pauvres et plus ou moins risqués pour des têtes de touristes comme nous. La police est partout et de nombreux pathés de maison sont grillagés et gardés la nuit, comme chez Mayo. Avec nos 1,80m, nous dépassons toute la foule d'au moins une tête s ce n'est deux, et l'amas de poils sur nos crânes et nos joues ne passent pas inaperçu chez les péruviens, tous plus ou moins glabres. D'ailleurs, ce ne sera pas long avant qu'on nous propose cocaïne, weed, ou tout autre choses qu'on ne comprend pas…

Le premier contact avec le Pérou est un vrai choc culturel. Par rapport à la France bien sûr, mais surtout par rapport à la Nouvelle-Zélande et au Canada ! Les rues sont bondées, les couleurs chatoyantes, le bruit omniprésent, le soleil brûlant, la conduite nerveuse… Bref, un joyeux bordel qu'on accueille avec enthousiasme après la quiétude anglo-saxonne. Mayo nous propose de l'accompagner à un court de salsa dans un bar. L'occasion de s'immerger totalement dans la culture locale. Tout le monde danse ici, et même ceux qui disent ne pas danser ont l'air d’être plus que capables. Comment ne pas danser sur les airs de salsa et reggaeton d'ailleurs ? Impossible même pour le plus débutant des néophytes.

Le lendemain, nous recupérons le sac d'Arthur minus quelques objets… ça devait bien arriver un jour, les bagagistes se sont fait plaisir on dirait. Rebelote avec les méandres administratifs des compagnies aériennes. Youpi. La même journée, Corentin rompt le pacte scellé il y a plusieurs mois de là : il se coupe les cheveux et la barbe ! Il ne reste donc plus qu'un homo neandertalus chez La Voix des Cimes.

Heureusement le soir, Mayo s’occupe de nous et nous propose une autre soirée chez des amis. On perfectionne l'espagnol et la confection du pisco sour et maracuyo pisco, les cocktails locaux faits maison. La salsa est de mise bien entendu mais le pisco vient jouer les trouble-fêtes. Les toilettes deviennent un endroit idéal pour une petite siesta. Après un réveil difficile, nous décidons d'aller surfer les vagues péruviennes, fameuses dans le monde entier. Géniale initiative de Daniella, également couchsurfeuse chez Mayo. Coucher de soleil sur l’océan, le swell est muy bien… tout s'accorde à la perfection pour nos derniers instants à Lima. Ce soir, nous prenons le bus de nuit pour Huaraz !! Huaraz, c'est le Chamonix péruvien. A la différence que la ville est à 3100 mètres d'altitude et les sommets environnants culminent autour de 6000… Le paradis pour les alpinistes ! Il fait beau et déjà chaud quand nous arrivons au petit matin. On oublie vite l'altitude quand on voit les campagnes verdoyantes qui nous entourent. Toutefois, on comprendra vite qu'on ne monte pas les escalier quatre à quatre dès le premier jour. Le palpitant s'agite même au repos. Quand on monte sur le toit de l’hôtel (oui ici on peut se le permettre), on comprend au premier coup d'œil que nous sommes au paradis ! Le Huascaran trône droit devant du haut de ses 6768 mètres, accompagné par une florilège de cimes toutes plus belles les unes que les autres. Ayant étudié la carte (on s’améliore niveau logistique), nous savons que ces sommets sont pour la plupart assez éloignés de Huaraz. Pourtant ils paraissent tout proches tellement ils sont massifs ! On voudrait aller courir sur leurs crêtes immédiatement. Puis on monte quelques marches et on se souvient d’où on est. Avant toute chose, il va falloir s'acclimater !

Direction le centre ville donc pour une première prise de contact. Nous sommes en plein dans la Semana Santa et la foule de locaux s'activent pour préparer la procession du Christ sur sa croix. C'est encore plus coloré que Lima. Le sol est décoré avec d'immenses dessins religieux multicolores, les femmes sont en costumes traditionnel coiffée du chapeau à large bord. Hommes et femmes s'agitent dans une énorme cohue pour vendre tout et n’importe quoi. Fruits, pâtisseries, glaces, coca, lunettes de soleil, vêtements… Le marché brasse encore plus. Des poulets, des cochons sont accrochés entiers contre les murs où les bouchers les découpent sur place. L'odeur de la viande crue est persistante et limite écœurante. On achète fromage, pain, coca et avocat, enfin de la vraie nourriture loin des trucs fadasses qu'on trouve dans les supermarchés canadiens. Même si nous attirons quelques regards intrigués, nous nous sentons bien moins observés qu’à Lima. Nous nous fondons bien plus dans le décor pour notre plus grand plaisir. Nous sommes bien en avance sur la saison touristique et nous ne croisons quasiment aucun occidental.

Après nous être laissé entraîné dans le tumulte de la procession du vendredi saint, nous réussissons à nous échapper de la foule et nous nous réfugions près de la Maison des Guides dans l'espoir de trouver quelques renseignements. Fermé pour cause de Jésus bientôt mort et ressuscité … Nous options donc pour un cours de yoga au café d’à-côté. Pourquoi pas ? C'est toujours bon de s’assouplir le corps et l'esprit. Nous sentons que ce voyage au Pérou va nous transformer en montagnards mystiques à tendance spirituelle…

Fort de nos expériences précédentes, nous avons à cœur de rencontrer le plus de gens possible au plus vite. Plusieurs fois, une rencontre même minime et fortuite nous a permis plus tard de bénéficier d'une aide très précieuse. Nous allons donc manger à la Casa de Zarela. Comme pour notre hôtel chez Tito Olaza, c'est Carlos Bühler, canadien de Canmore qui nous a conseillé de nous adresser à Zarela. Elle nous accueille chaleureusement autour d'un « megaburrito » et de cerveza bien fraîche. Elle nous fait l'immense honneur de consulter ses topos secrets qu'elle conserve précieusement. Toutes les ascensions des alpinistes de passage chez elle sont recensées à la main dans ces précieux grimoires. Toutes ont l'air plus épiques les unes que les autres. Au détour des pages, nous tombons sur des comptes rendus d’alpinistes que nous connaissons : Aritsa Monasterio, guide péruvien rencontré en Nouvelle-Zélande, Carlos Bühler, l’équipedu GMHM qui a fait un film de son expé l'an dernier et même…Benoit Chanal, notre guide formateur aux équipes jeunes alpinistes !! Nous savions déjà que le monde de l'alpiniste était très petit, mais retrouver tant de noms connus dans une auberge péruvienne à l'autre bout du monde, c'est assez incroyable !

Zarela nous est d'une aide très précieuse pour la suite de nos aventures péruviennes, et nous savons que nous avons déjà un soutien local de taille ! Elle sous conseille de faire le trek de la cordillère Huayhuash pour nous acclimater et attendre les conditions en hautes montagne. Nous ne faisons pas la fine bouche, ce trek est décrit comme le plus beau du monde ! Le lendemain, premier jour d’acclimatation au dessus d'Huaraz : direction le Lago Churrup ! Nous prenons le bus appelé ici colectivos jusqu’à Pitec, petit village perché à 3800 mètres. C'est à 40km à peine d'Huaraz, mais il faut 1h au bus pour venir à bout de la piste creusée d’ornières. Autant dire qu'on se fait bien secoué ! L’objectif du jour est de s'acclimater en douceur en montant jusqu'au Lago Churrup à 4500 mètres d’altitude. Il fait grand beau, le soleil tape plus fort que jamais et la campagne est verdoyante. A la même altitude en Europe, on est plutôt habitués à marcher en équilibre sur une arête de neige avec piolet, crampons et corde ! Les effets de l'altitude sont partout pareils en revanche et chaque battement de cœur fait vibrer le corps tout entier. Les jambes sont en coton et la soif nous tenaille en continu. On boira plus de 2 litres d'eau chacun pour une rando de 600m de dénivelé. Heureusement, nous avons une arme secrète : la coca ! Contrairement à ce que vous pourriez penser, et bien que la coca soit considérée comme un stupéfiant dans pas mal de pays, on est loin des effets de la cocaïne. La feuille de coca est au contraire une aide précieuse contre le soroche ou mal des montagnes. On en fait une boule qu'on garde dans a bouche contre la joue pendant qu'on marche. Au bout de quelques minutes, on sent un léger engourdissement de la mâchoire du côté où on a la boule. Par la suite, cela permet de diminuer le mal de tête en plus d'avoir un côté rafraîchissant (surtout parce que ça fait faire de la salive). Il parait que ça coupe la faim aussi, mais de ce côté-là, c'est resté sans effet sur Corentin…

C’est donc les joues gonflées de coca que nous découvrons l'incroyable paysage des Andes. Ici, pas de végétations hostile comme en Nouvelle-Zélande, ni de ciels couverts comme au Canada. On se répète un peu, mais c'est le paradis ! Jusqu’à 4700, le vert domine, puis le rocher et la glace prennent le dessus au-delà. A 4500, c'est comme si on était en randonnée familiale en France. La zone alpine et les sommets sont tout près au dessus. En même temps, 1000m de plus, ca parait énorme sans acclimatation.

Nous redescendons pleins de coups de soleil, accompagnés de Mauricio, un papi qui travaille pour le parc national. A 66 ans, il est tous les jours en train de marcher entre 3000 et 5000, et a le pas alerte d'un jeune homme ! Après cette bouffée d'air frais à défaut d’oxygène, nous sommes prêts à nous faire secouer de nouveau par le colectivo. La suite de nos aventures se précisent : nous partons arpenter les chemins de la cordillère Huayhuash d’ici après demain ! Le tour complet se fait en 10 jours, voire 14 selon les agences de voyage, en restant toujours entre 4100 et 5000 mètres

d'a'titude. Nous le ferons en autonomie (sans porteurs ni mules) en 5 jours, parce que la facilité n'est pas notre panacée (rappelez vous Copland Pass en Nouvelle-Zélande). Hasta luego amigos !


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