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Oh Canada!

Fini la Nouvelle-Zélande, La Voix des Cimes est au Canada ! Avant de vous décrire a quel point il fait froid dans ce pays, prenons le temps de remercier tous les gens qui nous ont aidés, accueillis et soutenus pendant notre périple néo-zélandais.

Merci à tous ceux qui ont accepté de nous prendre en stop et ont partagé un peu d'eux même avec nous. Mention spéciale à Justine (et Nono !) qui nous a emmené d'un bout à l'autre de l'ile du sud.

Merci aux grimpeurs qui ont accepté de partager une corde (avant qu'elle ne soit coupée), un bivouac et une ascension. Nous pensons à Jonas le suisse, Ceri la gardienne bénévole d'Homer Hut, Steven Fortune (un des meilleurs grimpeurs kiwi, comme nous l'avons découvert plus tard !), Sarwan.

Merci aussi aux grimpeurs rencontrés dans les huts et avec qui nous avons tué le temps alors que la tempête nous empêchait même d'aller aux toilettes 10m dehors. Nous pensons à Dean Staples, recordman kiwi du nombre d’ascension e l'Everest, J-B le guide français en quête d'aventures kiwis, Rich, l'avocat fiscaliste fan de Snoop Dogg et bien d'autres encore…

Merci à ceux qui ont accueillis chez eux deux étrangers sales et hirsutes, dans la plus pure hospitalité kiwi. J'ai nommé Philipp Harper et Sarwan ! Merci enfin à Nicolas Cadot qui nous a montré que la solidarité sciences piste est internationale, même si on aime bien se taper dessus pendant le CRIT.

Sans oublier vous, nos lecteurs assidus (ou pas) qui suivez nos aventures et qui avez été parmi les premiers à nous soutenir et à croire en nous !

Revenons en là où nous vous avions laissé. Après quelques jours de repos à Christchurch où nous nous employons à devenir des touristes plus ou moins propres, nous revoilà dans l'avion. Nicolas qui nous héberge et nous fait voir la vie étudiante locale va même jusqu’à nous conduire à l’aéroport à 4h du matin ! Solidarité inter IEP n’est ce pas ? Nous voilà au début d'une longue journée…qui durera 33h ! Alors que nous arrivons à Calgary, nous ne savons pas si nous sommes le 02 ou le 03 mars. Heureusement, Courtney, notre hôte trouvée sur Couchsurfing, est là pour nous aider. L’hospitalité canadienne n'a rien à envier à celle des kiwis ! Courtney et Matt nous offrent le gite et le couvert et nous laissent même les clés de leur maison pour pouvoir vaquer à nos occupations ! Dormir dans un lit avec des draps ressemble au paradis…surtout quand on voit où nous dormons actuellement !

Tiens, une vraie ville! #NotlikeNouvelle-Zelande

Le lendemain, pas le temps de niaiser, et nous voilà rapidement au volant de notre fier destrier : un énorme 4x4 qui nous servira de salle à manger, de dortoir et, occasionnellement, de moyen de transport. Le qualificatif énorme est à relativiser par rapport à la taille des voitures locales. Les dimensions canadiennes sont gargantuesques, et nous comprendrons vite pourquoi. La neige est annoncée et les routes restent blanches malgré la détermination des chasses neiges. Ça n’empêche pas les canadiens de doubler à toute berzingue au volant de leurs chars d'assaut.

Ceci n'est pas une pub pour voiture. C'est juste la ou nous dormons!

Ambiance Trophee Andros

Le soir venu, nous sommes déjà à Canmore où nous rencontrons Gemma et Alistair, deux kiwis qui nous ont été recommandés par Steven et Sarwan au Cloudy Peak en Nouvelle-Zelande. Ils nous promettent que nous serons à l'aise dans le grade 6 en glace d'ici la fin de notre séjour ici. Pour les non grimpeurs, le grade 6, c'est de la glace vertical sur une distance qui parait éternelle, surtout quand les bras tétanisent dès les premiers mètres. Et après la Nouvelle-Zélande, tout est dans les jambes mais plus grand-chose ne subsiste dans les bras ! Nos nouveaux amis nous conseillent plein de cascades dans les environs. Ils sont là depuis 2 mois et restent 2 ans à Canmore, le temps de grimper tout ce qui peut l’être. C'est maintenant que nous rentrons dans le vif du sujet ! Le repos ? Inconnu à cette adresse. D’ailleurs, Alistair nous previent : il est possible de grimper par tout les temps et toutes les temperatures ici. Le repos est donc tout simplement inenvisageable !

Après une courte nuit, du jetlag plein la tête, nous sommes au pied des Louise Falls à côté de Lake Louise à 7h du matin. On est samedi et cette classique est censée attirer une foule de grimpeurs. Il neige, l'ambiance est magique. Enfin nous voilà dans l’hiver ! C'est Noël qui recommence. La cascade est énorme et volumineuse. Et nous sommes seuls ! Les 3 longueurs de Louise Falls seront avalées à midi. On s'en doutait, les bras et les mains sont mis à mal dès les premiers mètres. C'est pour ça qu'on est là en même temps ! Et on en redemande. Du coup, ateliers moulinettes, juste pour s’épuiser dans le plus raide qu'on trouve. On se fait photographier en pleine action par deux photographes quasi pro et on rencontre d'autres grimpeurs qui arrivent tranquillement vers midi. Gros changement par rapport à la Nouvelle-Zélande. Ici on rencontre du monde partout, tout le temps, La communauté grimpante est hyperactive, et les cascades peuvent être surpeuplées le weekend. Ça n’enlève rien au charme sauvage des grands espaces canadiens, dignes d'un far west en mode hivernal, et ça offre un confort bien plaisant. Tout est à portée de main : topos, renseignements condis, cascade en bordure de route ou presque, compagnons de cordées… Cette présence humaine rassure, surtout après avoir vécu l’engagement des montagne néo-zélandaises.

Homo frigidus, specimen enjoué mais peu lavé

Lake Louise: Jesus marchant sur l'eau (gelée)

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Ca tire sur les bras!!

Une autre facon de faire du stop...

Noel apres l'heure

Là où les choses se corsent en revanche, c'est au niveau du froid. Et apparemment, La Voix des Cimes a encore bien choisi son année. En regardant des photos du Groupe Excellence Alpinisme à la même époque l'an dernier, la route était sèche, le ciel limpide, le rocher sec et visible. A contrario, nous avons déjà perdu le compte des dérapages incontrôlés sur la route, la neige est omniprésente et le thermomètre descend à -20°C la nuit (-25 annoncé pour demain). Autant dire que tout gèle en un instant: eau bien sûr, mais aussi fruits, légumes, huile d’olive, nutella, produit à lentilles (avec les lentilles dedans)... Nous nous réveillons le matin la gorge râpeuse, l’intérieur de la voiture étincelant de givre, résultat de la condensation de la nuit. La surprise passée, nous apprenons à nous organiser pour survivre à la nuit canadienne. Après deux nuits par -20°, nous sommes déjà pleins de petites astuces. La principale reste quand même de laisser tourner le moteur… Au passage, nous remercions chaleureusement Hertz, le loueur de notre carrosse. Cher M. Hertz, en nous louant cette voiture, imaginiez-vous que nous allions brûler du pétrole dans le coffre et renverser tant de soupe et autre aliments de préférence gras et malodorants sur vos jolies banquettes? Petite et basse vengeance de notre part pour avoir été obligés de payer le double du prix car nous avons moins de 25 ans!

Coucou Mr Hertz !!

Après une seconde nuit dans notre frigo-maison-roulant, nous nous dirigeons vers un autre site de cascade a l'abri des avalanches, Evan Thomas Creek, a une heure de voiture de Canmore. Ce site est une sorte de canyon ou les cascades s'étalent le long de son flanc nord-ouest. Il y a deux principaux secteurs séparés par 30 minutes de marche. Nous avons le projet grimper Moonlight au premier secteur, une belle cascade en 4+, mais la glace y est fine et les gros glaçons détachés par les cordées déjà engagées dans la voie ne nous inspirent guère... Avec un réveil tardif, le trajet, et l'approche, il est déjà 12h. Nous nous rabattons donc sur des petites cascade a proximité, Chantilly falls et Combo Falls, c'est toujours l'occasion de s'exercer et l'on se dit que l'on pourrait faire le trajet pour des cascades comme celles-ci si elles étaient situées en France!

Vive le Quebec libre! #Frenchcancan

Nous nous poserons pour la nuit sur le parking de la station de ski de Kananaskis, a 5 minutes d'Evan Thomas Creek. Ce soir comme tous les autres, c'est la même rengaine dans la voiture : il faut d'abord tout sortir pour transformer le coffre en cuisine, puisque cela ne nous effraie pas de préparer des gnocchis sauce bacon-tomates-oignons dans 2 mètres carres... Puis il faut tout ranger pour une nouvelle transformation du coffre en lit 2 places! Les gros duvets sont les bienvenus quand la température extérieure est de -19 degrés, et que la voiture maintient a peine -10... Le lendemain, nous décidons donc de nous lever plus tôt, il fait grand beau pour une fois, et nous nous dirigeons directement vers le second secteur d'Evan Thomas Creek, encore moins expose au soleil et ou l'on trouve de nombreuses cascades d'une longueur mais plutôt massives! Un petit départ a froid sur le pilier de Slurpee (WI4 costaud) nous masse les bras.

Les trappeurs canadiens a l'approche

Nous nous dirigeons ensuite vers la grande façade de Green Monster (WI4+), a la glace raide et tres sculptée! Nous poserons même une moulinette au sommet afin de se travailler un peu notre résistance, qui laisse un peu a désirer pour le moment! Nous finissons la journée dans WD40, une grande longueur de cotée WI4 également. Ce sera tout pour aujourd'hui! En rentrant, nous profitons de l'atmosphère magique du lieu! Après quelques années sans véritables hivers a Grenoble, cela nous parait presque féerique de voir la neige tomber tous les jours, légère et poudreuse, et venant couvrir les arbres, les routes, la ville... Canmore semble être le paradis du Cross-Country Ski. Cette pratique est similaire au ski de rando, mais se pratique plutôt sur des étendues plates...ce qui ne nous intéresse pas trop puisque nous ce que l'on recherche c'est foncer dans la poudreuse!

Salut beautée!

Lever de piolet: mais quel swing!

Lever de piolet 2.0: direct du gauche surpuissant!

C'est haut New York, c'est haut... #onsemarreavecGainsbarre

Au moment ou nous écrivons ces lignes, nous avons décidé de prendre une journée de repos : en fait nous ne nous sommes pas poses depuis notre arrivée a l'aéroport il y 5 jours, et nous voulions donc nous donner une journée pour ecrire un article et faire nos plans pour la suite... Cette decision s'est imposée apres avoir vu nos visages dans la glace du supermarché: deux tetes de hiboux hirsutes aux paupières violettes et tombantes. Ici a la différence de la Nouvelle-Zélande, il ne pleut jamais, il neige! Même si la cascade de glace est peut-être une des pratiques de la montagne la plus dépendante des conditions (nous devons a la fois chercher des lignes a l'abri des avalanches et correctement fournies en glace), le plus complique semble être de parvenir a ne rien faire durant toute une journée : il y a tant de cascades ou de futures lignes a skier, en condition et facilement accessibles depuis Canmore! Après avoir pris contact avec la glace canadienne, nous souhaitons faire de même avec les grimpeurs locaux! A la différence de la sauvage Nouvelle-Zélande, ici on ne se retrouve jamais vraiment seuls sur un secteur, il faut même jouer avec la fréquentation de certaines cascades. Les rencontres avec les grimpeurs sont donc plus fréquentes : a présent nous allons rechercher activement des camarades de grimpe, tout en nous orientant sur des cascades de plus grande ampleur. Nous commençons également a chercher des itinéraires de ski de rando afin d'être prêt lorsque le manteau neigeux se sera stabilisé!


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