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Vous reprendrez bien un cachet d'Aspiring?

Deux jours après être revenus du mont Cook, nous voilà remontés à bloc pour de nouvelles aventures alpines ! Même si à chaque fin de trip en altitude nous sommes heureux de retrouver la civilisation et son confort, on se rend vite compte que la ville n'est pas faite pour nous. On tourne vite en rond et une fois les plaisirs du ventre assouvis, tout perd de sa saveur assez vite. Nous voilà donc en route pour Aspiring Hut dès vendredi après midi, avec en ligne de mire l’ascension du second sommet emblematique du pays, le Cervin local,j’ai nomme le Mont Aspiring! Après avoir fait des réserves de nourritures pour plusieurs jours, car cette fois ci, place au confort ! Nous partons vraisemblablement pour une semaine, comme pour le mont Cook et Copland pass, mais nous avons de la nourriture pour 10 jours ! Les sacs sont lourds mais on sait pourquoi ! Nutella, peanut butter, 1,5 kg de flocons d'avoine, plusieurs kg de riz, semoule et pâtes et nos inséparables gâteaux afghans, à base de gras et de chocolat pur. Nous nous en retournerons dans la vallée avec le tiers de nos réserves… Le sens de la mesure ? Inconnu chez la Voix des Cimes !

Le lac de Wanaka, un drogue du wifi au premier plan

La Matukituki Valley, longue de 100000000 kilometres

C'est beau.

Comme à l’accoutumée, nous devons laisser passer la tempête sur les montagnes. Nous en profitons pour accompagner Guus van der Aa, sympathique hollandais de passage, jusqu’à Cascade Saddle. Petite balade de 1400 m de dénivelé dré dans l'pentu avec des sacs allègés, juste pour ne pas rouiller. Ça tombe bien, Arthur se lève avec un mal de ventre aiguë et fatigué par une nuit sans sommeil. La montée est un sacré calvaire, pendant que Corentin court devant. Guus est aussi alerte, malgré son sac de 25kg. Il prévoit de rejoindre Queenstown en traversant par les montagnes. Nous lui promettons de nous retrouver là bas pour fêter dignement notre future réussite à l’Aspiring. Ou juste pour fêter tout court en fait. Queenstown semble être LA ville de la fête en Nouvelle-Zélande. On a hâte de voir ce que ça donne, étant donné le calme qui règne dans les autres patelins du pays.

GUUUUUUUUUUS!!!!!

Un kea peu farouche

Dimanche, pour une fois, n'est pas synonyme de repos dominical ! C'est même plutôt une grosse journee qui nous attend. 20 km et 1400 m de dénivelé positif avec les gros sacs. C’est le créneau pour monter, malgré la pluie qui menace. Le lendemain est annoncé bien pire et nous espérons être abrités à Colin Todd Hut d'ici là.

Après avoir remonté toute la vallée bien plate et verdoyante, il nous faut une nouvelle fois plonger dans le bush alias la jungle pour venir buter dans le fond de la vallée. Ca faisait longtemps ! Suivant les conseils des locaux et de Donald, le gardien d'Aspiring Hut aux airs de timide rêveur, nous préférons la montée par Bevan col plutôt que par les séracs du Breakaway. La veille, nous avons dévoré les crêpes qu'une kiwi de passage nous a offert et nous attaquons pleins d’entrain les dalles humides qui grimpent sous le col. Il nous faut passer sous une cascade, puis dessus et escalader en terrain facile mais exposé et mouillé pour atteindre les vires herbeuses puis neigeuses sous le col. Rien de bien compliqué mais bien sûr la Nouvelle-Zélande a plus d'un tour dans son sac. La météo revient nous victimiser sans pitié et les nuages déchargent leurs pluies alors que nous sommes encore dans le passage des dalles glissantes. Il est temps de sortir de cette entonnoir qui récolte toute l'eau des pentes au dessus !

Ca donne envie hein?

Selfie neve stop

Une fois sortis et après un pic-nic en plein vent avec option esquive des gouttes, nous repartons… dans les nuages ! De plus en plus épais, nous n'y voyons bientôt plus rien et nous nous « orientons » uniquement grâce aux traces de pas des alpinistes qui descendaient lorsque nous montions. Aveugles et trempés, nous débouchons sans sous en rendre compte au Bevan col. On ne s'en doutera qu'une fois que nous sentirons la descente sous nos pieds. 1400 m d'avalés ! Reste encore la traversée du Bonar glacier, vaste étendue plate qui mène à Colin Todd Hut. C’est cette dernière partie qui reste la plus dure. Vannés par la montée, nous avançons sans rien voir à plus de 3 mètres. Nous ne pouvons nous fier qu'aux traces. Passé un moment, celles-ci montent puis descendent puis remontent encore. Les cartes néo-zélandaise sont trop imprécises pour nous situer par rapport au refuge et l'espace d’un instant, nous avons l'impression de nous faire mener en bateau. Tout d'un coup, une masse sombre se détache 10 mètres sur notre gauche. Le refuge ! Enfin la fin de cette marche d'aveugle ! Alors que la pluie s’était plus ou moins calmée sur le glacier, elle reprend de plus belle à peine nous posons le pied sur la terrasse du refuge. La Voix des Cimes a le sens du timing encore une fois !

Arthur tu vois le refuge???

Non non!!!

La porte s'ouvre sur un visage étonné et un accent frenchie. Ah, Un français ! Et guide qui plus est. Jean-Baptiste, alias J-B ou , pour les anglophones Jey-Bi ou John BaPtiste, nous accueille avec Rich son client kiwi venu de Christchurch pour grimper sur le mont Aspiring. « On ne s'attendait pas à avoir de la compagnie aujourd’hui » nous disent-ils. Non, sans blagues ? Pendant la journée de lundi, nous aurons tout le temps de faire connaissance. La voix douce et rêveuse de Donald à la radio nous a averti de l’inutilité de tenter une quelconque sortie demain. Tempête de pluie, on est habitués. Tout est trempé et rien ne sèche. On se réchauffe comme on peu. Tractions, pompes, étirements pour nous, yoga et « Ôôôôôôôômmmmm » méditatifs pour Jean-Baptiste. Entrecoupé de séances de sieste et lecture du playboy de novembre 2013 ( La Voix des Cimes remercie Mme Novembre pour avoir réchauffé l’atmosphère by the way), pendant que Rich l'avocat fiscaliste kiwi nous régale au son de Snoop Doggy Dogg, Kendrick Lamar et consorts. 19h45, la voix lointaine et paisible de Donald nous sort de notre torpeur. « Hello Colin Todd, Donald speaking. Tomorrow : mostly fine. » Il ne nous en faut pas plus et nous préparons fiévreusement les sacs pour le lendemain. Nous choisissons l'option la plus sûre pour atteindre le sommet : l’arête nord ouest, considérée comme la voie normale de l'Aspiring, juste au dessus du refuge. Nous aurions bien essayer une voie plus dure, comme l’arête sud ouest, mais la visibilité nulle des derniers jours a rendu toute reconnaissance impossible. Avec toute cette pluie, nous ne savons pas si la neige a pu geler ou si elle s'est ramollie, et les glaciers devraient être très ouverts et compliqués à traverser. La prudence conseille de prendre au plus évident donc.

Mardi, départ à 4h30 en compagnie de J-B et Rich. Nous remontons directement les rochers situés au dessus du refuge avant de prendre pied sur l'arête proprement dite, tandis que nos deux collègues prennent une variante par les pentes de neige dites du kangourou ( ou du rat, en tout cas ça ressemble à tout sauf un kangourou) afin de gagner du temps. Comme le veut la coutume, nous nous fourvoyions quelques minutes en suivant une trace opposée à la direction du mont Aspiring. En allumant nos deux neurones, nous reprenons rapidement la bonne direction. Peut-être que la prochaine fois, nous ne nous égarerons pas du tout mais ce ne serait pas très intéressant pour vous n'est ce pas ? L'arête est en bon rocher, alléluia mes frères. Enfin le topo dit le contraire, mais par rapport à Copland pass, ce rocher semble merveilleux ! Tenez-vous bien, une fourmi pourrait même évoluer sur cette structure montagneuse sans la faire s’écrouler, du jamais-vu en Nouvelle-Zélande ! C'est une belle course d'arête, assez semblable à des classiques françaises comme l’arête nord de l'Olan ! Il y a peu de difficultés techniques mais juste assez de recherche d’itinéraire pour se faire plaisir ! Camp to camp dirait « jamais dur, toujours intéressant ».

OH YEAH

OH YEAH AGAIN

On progresse rapidement en corde tendue, et nous arrivons sur les pentes de neige terminales, ponctuées de portions de glace peu raides et de sections d'écailles de poisson, moins formées qu'au Mont Cook(voir l'épisode précédent). Le vent de Sud (donc froid ici) gagne en puissance au fur et à mesure que nous approchons du sommet !A 8h du matin, nous y sommes, bien contents de ramener un nouveau sommet emblématique de la Nouvelle-Zélande dans notre besace, le mont Aspiring ! Nous n’y resterons que peu de temps, le vent ne semblant pas apprécier notre présence là-haut ! Le drapeau de la Voix des Cimes est néanmoins sorti, et flotte plus que de raison !

On a faim, on a faim!

Nous remercions Marie

Les pentes sommitales

La descente est l'occasion de pratiquer la technique de cramponnage en 10 pointes sur les portions en glace, et oui ça sert parfois ! Nous cavalons pour nous mettre à l’abri, et nous resterons derrière un gros bloc pendant une bonne demi-heure à manger toutes nos vivres de courses ! Nous prenons enfin le soleil une fois revenu sur le glacier Bonar, et nous arrivons au refuge satisfaits de cette belle petite balade en montagne !

Colin Todd Hut, enfin visible

Boner Glacier (blague de fatigue), et Bevan Col au fond

Tetes de vainqueurs

A Colin Todd Hut, du beau monde est arrivé (en hélico bien sûr), 3 guides et leurs 4 clients, afin de ne pas nous laisser tous seuls après le départ de nos amis JB & Rich ! Ils sont tous aussi sympas les uns que les autres, et au moment du repas, les trois guides semblent faire partie d'une émission de cuisine style MasterChef, rivalisant de compétences à manier les poêlons. On peut noter la présence d'un guide péruvien dans le lot, nous invitant à skier avec lui au Pérou quand nous serons sur place ! C'est une excellente nouvelle, car se mettre a skier dans les hautes contrées de la Cordillera Blanca nous aurait certainement demandé un gros temps d'adaptation encore une fois ! Notre nuit de repos sera interrompue par le départ de toute cette troupe vers les trois heures du matin, et c'est vers 7h que nous repartons en hélicoptère (non je rigole) par le Bevan Col cette-fois avec un grand soleil, mais aussi avec un grand vent ! Nous parcourons en sens inverse le glacier, les dalles, puis le bush, puis les belles prairies sur le chemin l’Aspiring Hut ! Quelques chutes ridicules émaillent le trajet, ce sont toujours ces satanés approches qui nous posent le plus de problèmes. Arthur se prend les pieds dans tous les trous du chemin, tandis que Corentin choisit l'option plat unique, un beau glissé frontal sur une beau caillou.

A la hut, nous échangeons avec Donald , et nous repartons tranquillement jusqu'au parking, que nous atteignons 10 heures après être partis, encore une bonne journée de marche ! Un couple issu de la perfide Albion nous prend en stop pour parcourir les 40 km de route gravillonée qui nous sépare de Wanaka. Finalement, de belles côtes d'agneaux et notre ,oserais-je le dire, cinquième douche du voyage nous réconforterons après tous ces efforts !

On est montes tout la haut!

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Cromagnon cherche femmes et nourriture

A présent, il nous reste plus que trois semaines en Nouvelle-Zélande ! Nous allons nous diriger vers Queenstown afin d'aller à la rencontre des locaux que nous connaissons, et également de ceux que nous ne connaissons pas ! Nous en profiterons pour aller grimper, cette fois pour faire des grandes voies sur du bon caillou, ce sera l'occasion de sortir les chaussons, avant le froid canadien ! A la prochaine !


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